À Jonathan:
Grand Roi
Majestueux et impressionnant,
Vous tuez et me faîtes renaître
Rien qu’en me regardant.
Permettez-moi d’observer votre Être.
Laissez-moi goûter votre sang.
Ayez pitié de moi, Grand Roi,
Laissez-moi enfreindre les lois,
Me sacrifier pour votre bonheur,
Vous nourrir de mes pleurs.
Quelle Grande Chance j’ai de pouvoir vous regarder !
Moi, être pitoyable, ici cachée.
Et si ce Grand Plaisir n’était qu’un rêve ?
Alors réveillez-moi, sans plus jamais me faire renaître.
Quelle Grande Chance j’ai de pouvoir vous regarder !
Délice interdit, vous êtes le Maître de mes pensées.
J’observe avec avidité chacun de vos gestes, au loin.
Moi, être pitoyable, ici cachée dans un coin.
Vous me punissez avec ce regard noir,
Mais ce châtiment ne me suffit pas.
Je me blesse et me meurtris avec violence
Pour retrouver l’équilibre et le silence.
La lame blanche et encore luisante,
Je la serre dans mes mains tremblantes
De volupté, de peur et de joie.
C’est mon devoir, j’obéis aux lois.
Je dois payer pour avoir le droit.
Âme libre
Les esclaves heureux ne sont pas destinés
À vivre ni à connaître la liberté.
Moi je l’ai fait, tête levée.
Je me suis défaite de tes chaînes dorées.
Je les ai brisé, jeté, brûlé.
Enfin je ne suis plus ta possession
Car tu n’es plus mon obsession.
Le beau conte est terminé.
Non, je ne me permettrai pas de décider
Si la fin fut merveilleuse ou tragique à en pleurer.
Je me contente de retourner à la réalité
Sans but ni raison je vais errer, tête baissée
En attendant péniblement le soulagement dernier.
Mon âme est dévorée, le monstre vorace est rassasié.
L’équilibre et le silence, je les ai finalement retrouvés.
De loin je vous ai vu, de loin je vous ai admiré.
Mais je n’ose pas prononcer le mot aimer.
Je fus la seule à vous découvrir.
Vous fûtes le seul à m’envahir.
07/06/2011